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إعترافات جندي فرنسي على تعذيب وقمع الجزائريين

Décembre 2000 - INTERNATIONAL
Torture
Mots de souffrance contre la torture
" Quarts " d'eau
:
J'appartenais au 36e régiment de génie, 3e compagnie. Pour mémoire, nous sommes la seule compagnie à avoir fait quatre jours de grève de la faim pour améliorer l'ordinaire. J'ai été appelé à aller au commando de Moris. Les appelés y étaient en grande majorité. Ils m'ont fait voir une fosse creusée à même le sol couverte de tôles ondulées. Les prisonniers algériens y étaient jetés sans boire ni manger. Les soldats se vantaient de leur uriner dessus quand ils passaient, ils leur jetaient aussi des " quarts " d'eau alors qu'ils mouraient littéralement de soif. Le commando était sur la route de la Cale à Bône, si je me souviens bien, au croisement de la route de Souk-Ahras. J'étais outré de telles attitudes
Ces " gens"
Appelé sous les drapeaux le 1er juillet 1957 et libéré en novembre 1959, je peux témoigner car j'ai vu et surtout entendu les cris des Algériens torturés. Cela se passait toujours l'après-midi ou le soir, dans une petite salle au fond de la cour, et cela durait des heures... au bout desquelles un véhicule bâché venait prendre possession du ou des torturés pour les conduire à " la corvée de bois " (assassinat et enterrement sur place). Dans mon régiment, tout le monde était au courant de ces pratiques, et personne ne s'est élevé contre la torture. Cela ne veut pas dire que nous l'acceptions, mais on nous endoctrinait contre ces " gens ". Et puis nous avions vingt ans et nous croyions nous battre pour la France !
Barrage électrique
Comme beaucoup d'appelés de mon âge, j'ai passé, contre mon gré, deux années en Algérie : de mars 1960 à février 1962. Au préalable, quatre mois en France, à Barcelonnette (11e bataillon de chasseurs alpins) où j'ai refusé de partir en Algérie, de faire les EOR et autres pelotons, refusé de tirer, ce qui m'a valu quinze jours de prison militaire avec menace de transfert au bagne de la Condamine-Châtelard (cinq ans). Instituteur, j'étais considéré comme communiste alors que je ne l'étais pas encore, mais cela m'a bien aidé à le devenir. En Algérie, j'ai été affecté au 25e BCA à Roum El-Souk sur la ligne Maurice, où je couchais à dix mètres du barrage électrifié, avec obligation de " me défendre " pour rester en vie. Je n'ai pas eu connaissance de torture dans ce bataillon, par contre des exécutions sommaires, oui. Le capitaine de la compagnie à qui j'en faisais le reproche m'a répondu : " Si je le laisse en vie celui-là et qu'une quinzaine de tes copains tombent dans une embuscade, que diras-tu ? Je suis un mercenaire, je dois faire la guerre jusqu'au bout "...
Avant 1954 !
La torture était déjà pratiquée en Algérie avant le déclenchement de la guerre en 1954. J'étais enseignant à Bougie (Petite Kabylie). Avant d'être interdit de séjour en Algérie par le préfet Papon, j'ai eu l'occasion, à maintes reprises, d'entendre les cris des suppliciés en provenance d'une geôle souterraine donnant sur la rue du Vieillard, ainsi que d'une villa isolée située au bois des Oliviers, sur la falaise dominant le port. J'ai eu l'occasion de me trouver un jour au comptoir du café Richelieu, à côté de l'un des tortionnaires que je prenais auparavant pour un policier ordinaire et qui me déclara cyniquement (*) : " M. Revel, je sais le sale boulot que vous faites, aux syndicats et au Parti communiste, auprès de ces pourris de ratons. Pour le moment, hélas, je ne peux rien contre vous. Mais si un jour j'ai la chance de vous avoir entre les mains, vous comprendrez votre douleur, je vous ferai cracher toute la saloperie qui est en vous. "
Tout cela dit sur un ton calme pour ne pas ameuter le voisinage, par un homme de forte corpulence exhibant discrètement sous mes yeux d'énormes mains bien propres, pour me faire comprendre qu'elles sont à ma disposition. J'en ai encore froid dans le dos. La geôle de la rue du Vieillard, évoquée plus haut, je la connais bien, car chaque fois qu'une haute personnalité (ministre Noegelen, Soustelle...) venait à Bougie en visite officielle, les trois conseillers municipaux communistes du 2e collège musulman (j'étais l'un d'eux) étaient enfermés dans ce trou froid et puant, jusqu'au départ de la dite personnalité, sans prévenir ni famille ni employeurs, sans violences brutales, mais nos vêtements souillés, dans le noir du cachot, de sang et de déjections. Ah ! quelle était belle l'Algérie française, même avant la guerre
(*) Post-scriptum. J'ai appris, par la suite, après mon interdiction de séjour, que ce tortionnaire avait été abattu en pleine ville par un jeune patriote (qui avait été mon élève) qui prit le maquis pour s'engager dans l'ALN. Naturellement, je comprends ce geste vengeur et je ne le condamne pas. La spirale de la violence va très logiquement s'élargir dans les deux camps, l'un empêtré dans une sale guerre colonialiste, l'autre luttant pour conquérir son indépendance. On n'a pas le droit de mettre dos à dos l'armée d'occupation et l'armée de libération nationale.

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