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CREATION A TIZNIT D’UNE FONDATION POUR LE PATRIMOINE

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Ecrit par Brahim Abouri

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Un comité de coordination tripartite (la faculté Ibn Zohr des lettres et des sciences humaines, la municipalité de Tiznit, l’association de bienfaisance Idaousemlale) a organisé, vendredi 27 décembre 2013, au centre Idaousemlale et la maison de la culture de Tiznit une grande conférence autour de livre : « Mohamed Ben Slimane Aljazouli, pionnier de l’innovation soufie au Maroc 9ème siècle de l’Hégire ». Un livre en 526 pages élaboré par vingt chercheurs issus de différentes universités nationales et de quelques pays frères : l’Algérie, le Sénégal, la Turquie, la Jordanie.

La matinée, au collège Mohamed El Bakali, sis au centre d’Idaousemlale (province de Tiznit), une fête a été organisée lors de laquelle on a procédé à la présentation et à la signature du livre en question.

Après un déjeuner offert par l’association Idaousemlale en l’honneur des 400 invités qui se sont déplacés par la suite à La Maison de la culture où a eu lieu une conférence scientifique autour du livre susdit .Une occasion pour les participants d’évoquer les différents aspects de la vie du cheikh sidi Mohamed Ben Slimane Aljazouli de la tribune d’Idaousemlale, pionnier de la zaouïa (confrérie) et l’un des sept fameux hommes de la ville de Marrakech. Ont été également évoquées les spécificités du soufisme jazouli marocain caractérisé, entre autres, par son juste milieu et sa modération, chose qui explique son extension à l’échelle du monde islamique. Preuve à l’appui de cette envergure : le livre « Les guides des biens et aurores des lumières » du cheikh Mohamed Ben Slimane Aljazouli, qui est considéré comme l’un des plus importantes œuvres de l’auteur.

Les invités ont aussi mis l’accent sur l’importance du soufisme jazouli et sur son rayonnement spirituel.

Le premier axe concernant « le jazoulisme au sud du Maroc » a été une occasion pour madame Khadija Raji, enseignante d’Histoire à l‘université Ibn Zohr, de faire lumière sur la personnalité et la pensée jazoulisme qui a pour visée la réforme de l’individu et de la société. Le professeur a également rappelé que le jazoulisme était un terrain fertile de recherches et d’études diverses avant de faire lumière sur le premier volet du livre : la vie du jazouli, son origine, ses pérégrinations, ses adeptes, et sur l’impact de sa pensée sur les gens…et ce sans omettre d’évoquer quelques rites « mausoliers » relatifs au mausolée d’Aljazouli et certaines idées réformatrices et innovatrices caractérisant la voie du courant jazouli. « Nous appréhendons la pensée jazoulie, non pas pour le spectacle, mais pour l’action » soutient Madame Khadija Raji en invitant l’auditoire à considérer le contenu du livre et à ne pas se borner à la simple lecture détectrice « dépassée ».

Dans le second volet, intitulé : « Le jazoulisme à travers les références spécialisées », monsieur Abdellah Stitou, enseignant d’Histoire à la même faculté et spécialiste Espace Tafilalt, a insisté sur le fait que la motivation de l’étude célébrée était la volonté de sonder la vie du cheikh d’une manière innovatrice, soulignant que la personnalité de ce dernier était multidimensionnelle : Aljazouli le maitre, l’être social, le soufi…Monsieur Stitou a également expliqué la raison pour laquelle le cheikh avait accédé à l’internationalisme ( intérêt des turcs et des africains) à savoir sa simplicité, sa tolérance, son élévation, son authenticité…Le professeur a en outre cité quelques chercheurs qui se sont penchés sur le cheikh tels Abdelhay Saiidi, auteur d’une étude sur « le guide des biens et les aurores des lumières », une approche de la dimension spirituelle du cheikh soufi ; Mustapha Almaslouti qui a écrit « Aljazouli et le jazoulisme à travers les écrits français » où il a parlé de la volonté de la France, pendant le protectorat , et pour servir ses intérêts colonialistes, de comprendre les spécificités marocaines via les zaouia et les confréries comme le jazoulisme. Aux chercheurs évoqués, s’ajoute Saida Lachheb et son livre : « la femme dans la vie du cheikh Aljazouli » et d’autres œuvres qui se sont intéressées à l’héritage légué le jazoulisme comme pensée, soufisme et action. In fine, monsieur Stitou a insisté sur l’incontournabilité de l’œuvre du cheikh dans toute recherche sur le soufisme.

Quant au troisième axe, intitulé « le jazoulisme et le rayonnement spirituel » de monsieur Mohamed Alhatimi, enseignant universitaire à la faculté Ibn Zohr, celui-ci a survolé les huit exposés relatifs à cet axe :

- La «magistrature » soufie chez le cheikh Aljazouli, le jazoulisme contemporain à Fès.

-La zaouïa Jazoulie et effets à travers les zaouïas de l’Algérie.

-Les données spirituelles du livre « les guides des biens et les aurores des lumières »

-Les guides de l’aveu dans le discours soufi, guide des biens comme exemple.

-La conviction d’Aljazouli.

Dans son intervention, monsieur Alhatimi a divisé les exposés en deux volets : le premier concerne le soufisme, l’abstinence et l’éthique dans le quel il a soutenu que le soufisme n’est pas un boycott de la vie mais une participation effective dans cette même vie. Le second volet a été consacré au rayonnement du soufisme. Sur ce plan, le chercheur a abordé la magistrature soufie : ses conditions et sa qualité de pierre angulaire du soufisme. Il a également mis l’accent sur l’impact du jazoulisme en Algérie et son rôle dans jihad et la résistance. A la fin, le conférencier a clôturé son intervention en disant que le jazoulisme est une méthode acceptée, qu’elle concilie entre la parole et l’action et que le livre du cheikh à contribué largement à la propagation du soufisme et à l’intérêt des chercheurs.

Le dernier axe autour du livre « guide des biens et les approches scientifiques » a été du ressort de monsieur Mohamed Almanouzi, enseignant à la même faculté et spécialiste du soufisme. L’intervenant entamé son exposé en traitant les approches scientifiques qui ont élaboré le travail : de l’approche analytique ayant appréhendé le livre comme texte soufi à l’approche focalisée sur la méthode généalogique des orientaux, en passant par l’approche historiciste et vérificatrice du livre et l’analyse de ce dernier à partir de champs cognitifs divers. Au terme de son intervention monsieur Almazouni a signalé que les marocains n’avaient pas accordé au livre autant de valeur qu’il méritait, invitants les oulémas à plus d’intérêt pour le patrimoine.

Pour rappel, il faut prendre en considération le fait que Aljazouli est une grande figure du soufisme marocain et islamique vu qu‘il est le précurseur de la confrérie Chadlie et d’autres voies soufies du monde islamique : tabaiya, ghazouania, falahia, bikria, issaouia, cherkaouia, bouamraouia…

Aljazouli est aussi réputé pour ses chapitres (ahzabes), ses et se psaumes comme « les guides des biens », une œuvre qui a suscité de vifs intérêts à travers les époques, sans oublier la dimension réformiste du cheikh et son apport à plusieurs niveaux : pédagogique, social, politique…

Mohamed ben Slimane Aljazouli Al Semlali, issu du douar ait Moulay de la tribu Idaousemlale, est un savant érudit dans le domaine de l’exégèse musulmane, élève de l’école de Fès .Sa place dans l’apprentissage et la connaissance ne devrait pas passe inaperçue. Son livre « guides des biens et les aurores des lumières » dans lequel le cheikh a compilé les hadits (enrichis de prières savantes), est une prière grandiose qui a abreuvé les penseurs de l’Islam par le passé jusqu’à nos jours.

A la fin de la cérémonie, le président de l’association Idaousemlale, Med Jabir, pour la bienfaisance a annoncé la création d’une fondation scientifique nationale qui verra le jour prochainement à Tiznit. Sa mission : le patrimoine national.

Le cheikh est décédé en 870 de l’Hégire. Il repose en paix dans son mausolée à Marrakech.


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